Le port de Lorient fait école : il vient de remporter un appel à manifestation d’intérêt initié par le sultanat d’Oman. A la clé, des répercussions économiques importantes pour la l’économie lorientaise et la filière maritime bretonne.
Pour réduire sa dépendance aux revenus pétroliers, le sultanat d’Oman cherche à développer un important port de pêche construit sur 250 hectares dans la ville côtière de Duqm, située en mer d’Arabie. Il comprend déjà routes, quais et bassins mais tout reste à faire. Devant une dizaine de pays candidats, un consortium franco-oranais, dans lequel la Sem Lorient-Keroman est associée, vient de remporter un appel d’offre pour concevoir, réaliser et exploiter le port de Duqm pendant 28 ans.
Port de Lorient, un modèle à suivre
Le port de Lorient qui abrite la première criée française avec 60 millions de transactions en 2020 a vraiment de quoi inspirer : sur 62 hectares de concession, elle accueille une flottille polyvalente, du petit côtier au navire hauturier, dispose d’une chaîne complète de transformation et de logistique et réalise 77 millions de chiffre d’affaires! Sur le modèle de son organisation tripartite (halieutique, réparation navale et gestion foncière), il s’agira donc de prévoir la construction de tous les équipements nécessaires à un port de pêche, de la criée jusqu’à la capitainerie en passant par les ateliers de mareyage, les pontons pour les déchargements de la pêche et des élévateurs à bateaux pour faciliter la maintenance des chalutiers. «Le projet prévoit également la gestion du port, la formation des hommes, la valorisation et la commercialisation des produits et la construction navale», précise Maurice Benoish, président de la société Ker-Oman en charge du projet.
La société Ker-Oman
Les études pour budgétiser l’ensemble du complexe portuaire seront gérées par la nouvelle SAS Ker Oman nouvellement créée, avec, à sa tête, Maurice Benoish et Olivier Le Nézet. La SEM de Lorient (gestionnaire du port lorientais) en est actionnaire à 80%.
Lorient Agglomération va accompagner ce projet et se propose « d'apporter son soutien à la SAS Ker Oman sous la forme d'une avance remboursable d'un montant de 250 000 euros ». La région Bretagne a été sollicitée « afin d'apporter un soutien financier d'un montant équivalent », précise-t-on à Lorient Agglomération.
Des retombées pour le territoire
Quatre fois plus grand que le port de Lorient, le port de Duqm est à penser et à construire. L’expertise maritime du port de Lorient embarquera nombre d’acteurs bretons de la construction des infrastructures, de la flotte de navires omanais à la gestion portuaire par la suite. Professionnels de la pêche, fournisseurs, équipementiers sont sur le pont ! Un projet titanesque de plusieurs centaines de millions d’euros pour une excellence qui pourrait s’exporter à nouveau. A moyen terme, on estime des retombées de 20 à 30 millions pour l’économie lorientaise.
c) Lorient port de pêche Kéroman
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