Malgré l’action de l’association Glacière qui cherchait à lui offrir une seconde vie, le site centenaire du port de pêche de Lorient va faire place nette pour accueillir de nouvelles entreprises
La glacière ou « le frigorifique » a fêté ses cent ans le 29 août et ne sert plus que de château d’eau pour distribuer de l’eau de mer aux mareyeurs. Son sort ,qui fait l’objet d’une polémique depuis plusieurs mois, a bel et bien été tranché le 12 novembre 2020.
La décision de démolition a été officiellement actée par le Conseil régional de Bretagne, propriétaire du bâtiment et Lorient Agglomération qui en assure la gestion. Elle s’inscrit dans une opération d’envergure pour l’aménagement de nouveaux espaces et circulations sécurisés et ouverts sur la ville.
Contre : c’est un écrin appartenant à la mémoire commune
L’Association Glacière 1920.2020.2120 souhaitait offrir une seconde vie au site et défend l’intérêt architectural et patrimonial du bâtiment. Elle déplore n’avoir obtenu aucune réponse à sa demande de consultations des délibérations administratives validant le choix de la démolition, de consultations des études (techniques et financières) sur la réhabilitation du bâtiment, de communication du schéma directeur d’investissement sur les infrastructures du port de pêche, du constat d’huissier confirmant le dépôt du permis dans les règles...
Pour : il y a urgence à libérer du foncier
Le foncier portuaire est extrêmement rare et convoité. Situés sur la pointe de la Perrière (2,5 ha), les 1.500 m2 de la Glacière sont idéalement situés en bord de quai. Sous-exploité, le site est fort dégradé et le coût de sa réhabilitation est jugé trop élevé (entre 12 et 15 millions d’euros), contre 1 million pour sa démolition. Plusieurs acteurs de la filière maritime lorientaise ont salué cette décision : «L’espace libéré par la Glacière permettra d’accueillir de nouvelles entreprises, notamment dédiées aux technologies maritimes d’avenir, et de construire des locaux qui offriront aux pêcheurs les moyens de travailler dans de meilleures conditions lorsqu’ils sont à terre. ». En effet, Lorient Keroman ne dispose plus d’emprise de gabarit suffisant pour répondre aux besoins des acteurs dont les demandes portent aujourd’hui sur des surfaces d’environ 2000 m2.
Une "maison de la mer"
Avec la déconstruction de la Glacière et la modernisation du port de pêche, un autre projet devrait également voir le jour : la création d’un "tiers lieu maritime". Une "maison de la mer" sera construite à l’entrée du port de pêche : elle regroupera plusieurs associations locales en lien avec le monde maritime. Avec le maintien actuel de l’activité de traitement et stockage de l’eau de mer distribuée aux mareyeurs et aux viviers, sa déconstruction ne se fera qu’après la mise en service de la future unité de production et traitement d’eau de mer dont les travaux devraient débuter en novembre 2020.
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