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Smartappart Lorient - 05/12/2019

Près de Lorient, l’exposition "Un brin de panache, éventails de Chine", joue les prolongations jusqu’au 15 décembre 2019

Près de Lorient, l’exposition "Un brin de panache, éventails de Chine", joue les prolongations jusqu’au 15 décembre 2019

Conçue et produite par le musée de la Compagnie des Indes, musée d’art et d’histoire de la ville de Lorient, l’exposition installée dans la citadelle de Port-Louis ne désemplit pas. Le public rêve toujours d’une Chine ancienne et vénérable devant ces merveilles de délicatesse.

 

Les chinoiseries ne sont pas de pacotille

Cet objet de parure, incontournable dans les cours européennes au 17ème siècle, prend une tournure exotique grâce aux importations de Chine au 18ème siècle. Compagnies et promoteurs exportent en masse. La Compagnie perpétuelle des Indes inonde le marché avec près de 5 000 éventails/an. Les éventaillistes, certes ravitaillés en matières premières d’exception, renouvellent leur art mais souffrent de cette concurrence peu taxée. Les ventes organisées à Nantes et Lorient sont complétées par un commerce de pacotille qui autorise les équipages à se livrer à un trafic commercial souterrain. En ivoire, bambou, nacre ou écaille de tortue, ces accessoires fragiles et futiles déroulent le charme du lointain et l’aventure maritime.

 

Brisés ou pliés ?

Les brisés, pliants et sans feuille datent de 1690.  Au 18ème siècle, leur monture rigide parfois débitée et sculptée dans l’ivoire, l’écaille de tortue ou le bambou, démontre la virtuosité des artisans. Plus tard, nacre, bois de santal ou métal filigrané peuvent embellir les parures. Les pliés se composent d’une structure rigide sur laquelle est fixée une feuille de papier de soie ou de mica, blanche, colorée ou dorée. Puis une iconographie ornementale est peinte à la gouache. Les artistes chinois répondent aussi à des commandes européennes : en s’appropriant des motifs mythologiques, historiques ou scènes de genre, ils commettent quelques erreurs d’interprétations naïves qui participent à la beauté de l’éventail. Ils sont livrés dans une boîte de bois laqué.

 

Mandarins ou cocardes ?

Les éventails mandarins, dits aux cent visages, figurent des scènes de palais, des jardins et d’importantes assemblées de personnages. Appréciés pour leur effet décoratif et la vivacité de leurs coloris, ils intriguent l’Europe et on raconte que les visages sont dessinés avec les ongles longs des mandarins ! Moins populaires mais plus spectaculaires, les cocardes sont trop grands pour éventer mais vantent le génie des artisans évantaillistes chinois. Il sont un exercice de virtuosité qui conjugue délicatesse et fragilité.

L’éventail a aujourd’hui complètement disparu des usages en France. Il reste l'apanage de quelques excentriques. Mais le réchauffement climatique pourrait en faire des un accessoire incontournable pour la sphère des fashionistas !

Exposition  "Un brin de panache, éventails de Chine" du 15 juin au 15 décembre 2019 Musée de la Compagnie des Indes

Musée d’art et d’histoire de la Ville de Lorient 02 97 82 19 13

 

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