4 000 km en 13 jours. Une blessure, des doutes, mais au bout du chemin, la ligne d'arrivée. Encore une course terminée pour Shandor Posch, pour la 4ème année consécutive. Smartappart ne cache pas son contentement d'avoir participé à cette aventure.
« Une douche, un lit ! ». Lorsqu'il franchit la ligne d'arrivée au temple des Météores en Grèce, le 12 août dernier à 7h30 du matin, après 13 jours de course et plus de 24h sans dormir, Patrick Miette, alias Shandor Posch n'a que cette idée en tête. Trop fatigué pour réaliser ce qu'il vient d'accomplir, trop modeste pour en éprouver de la fierté.
Au classement provisoire, il est 38ème sur les 300 participants qui ont pris le départ. Ils n'ont pas tous fini la course. Lui oui. Pourtant cette année, le parcours l'a particulièrement éprouvé. Première difficulté, une blessure à mi-parcours. Shandor Posch est parti alors qu'il était encore en rééducation suite à un accident de vélo (fémur fracturé, une vis dans la jambe). Son corps l'a rappelé à l'ordre. Au bout de six jours de course, il souffre d'une tendinite au talon d'Achille.
Commence alors un débat intérieur pour savoir s'il va tenir jusqu'au bout. Qui de la douleur ou de la volonté va l'emporter ? Chaque jour a son lot de doutes. Pourtant, Shandor Posch va dans une pharmacie polonaise, prend des antidouleurs, ajuste sa posture sur le vélo pour souffrir le moins possible et continue de pédaler.
Transcontinental Race : les points de passage particulièrement arides
Autre difficulté, le parcours. « Cette année, les zones autour des points de passage étaient particulièrement dures. En Slovénie, au 2ème checkpoint on roulait à 15-20% d'inclinaison. Le paysage en revanche était sublime. En Pologne, pour le 3ème checkpoint, j'ai du descendre de vélo à plusieurs reprises, la pente montait jusqu'à 25%. En Bosnie, le parcours était très éprouvant aussi mais le spectacle féérique. Si je n'y avais pas été obligé, je ne serais jamais passé par là et j'aurais loupé tout ça », se rappelle-t-il, choisissant toujours de garder le bon côté des choses.
Malgré la douleur, la difficulté, les doutes, Shandor Posch trace sa route, en toute humilité. Il n'est pas là pour en mettre plein la vue, pour se faire remarquer. « Mon but n'est pas de me faire mousser, d'ailleurs je suis parti avant la fête de fin de parcours. On y perd un peu l'ADN de la course, l'humilité, le côté humain. Les coureurs prennent le micro, racontent leurs exploits et cela est peu à qui aura l'anecdote la plus incroyable. »
« On ressent cela pendant la course lorsque l'on croise certains coureurs. Parfois, on n'a pas vu âme qui vive pendant des jours, alors quand j'aperçois un cycliste je le salue, lui fais de grand signes. Certains ne répondent même pas, passent à toute vitesse ». Pressés et fiers de doubler quelqu'un en route. Qu'à cela ne tienne, Shandor Posch ne se formalise pas. Cette force tranquille se concentre sur ses objectifs, sans jamais surveiller le parcours des autres. Résultat, ces coureurs qui l'ont ignoré, il finira par arriver avant eux, prenant des temps de repos bien moins longs.
Le coureur franchit la ligne d'arrivée le 12 août en Grèce. Le lendemain, il reprend l'avion pour Paris, et 8 jours à peine après son retour, c'est la reprise du travail. Tout semble très calme dans la vie après la course, « après 15 jours de sauvagerie... ». Un changement de rythme déroutant ? « J'ai besoin de tout dans ma vie : de calme, de folie, d'aventure, un jour du luxe, le lendemain dormir dans un abri bus. » Une vie assez variée pour satisfaire aussi bien Shandor Posch que Patrick Miette.
Crédit photo : Camille Mc Millan
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