La voile de haute technologie Solid Sail pourrait bien équiper le paquebot du futur Silenseas, le 3 mâts de 210 mètres, qui devrait partir des Chantiers de l’Atlantique de Saint-Nazaire en 2025. En attendant, un prototype du mât a été installé sur une digue du port de Pornichet pour une série de tests.
Le concept du navire de croisière à voiles
Les Chantiers de l’Atlantique ont l’idée de faire de grands bateaux à voiles depuis 2007 avec le lancement du programme Ecorizon, dédié à l’efficience énergétique et environnementale des navires. Après des études préliminaires et le dépôt d’un brevet de voile repliable (Eoseas 2009), le projet accélère en 2014 avec l’obtention d’un financement R&D par l’ADEME à travers le Programme d’investissements d’Avenir.
Une voile très technique
Solid Sail est une voile composite, performante et pliable, pouvant dépasser les 1000 m2. Elle est pensée pour propulser le Silenseas, navire de croisière à double propulsion (voile et carburant). Après des tests sur de petits voiliers et sur l’Imoca de Jean Le Cam, une première voile de 250 m2 a été testée sur le trois mâts Le Ponantavec une traversée de l’Atlantique et d’une croisière aux Antilles en 2018 avec succès. Composée de panneaux articulés en matériaux composites qui permettront de déployer une voile de 1200 m2, Solid Sail a une durée de vie estimée à 30 ans (contre 5 ans pour une voile classique haut de gamme).
Test
L’idée est de valider sur une maquette à 1/5èmeune voile de troisième génération. La digue du Port de Pornichet (Loire-Atlantique) a été choisie pour son exposition à des vents non perturbés. Une maquette de 15m de haut avec une voile de 50 m2 reproduit le comportement mécanique et aérodynamique du gréement de ces futurs paquebots. La mise au point du « contrôle commande » du gréement et de ses voiles est aussi au programme des tests avec pour objectif une automatisation de l’exploitation à 100%.
La perspective de voir filer ces géants aux ailes déployées est plus qu’un rêve. C’est d’abord un spectacle majestueux comme un retour aux sources. Les bateaux à voiles ont été abandonnés dans les années 20 du fait des progrès techniques phénoménaux sur les moteurs. Le maniement des voiles étant onéreux, la propulsion diesel a eu le vent en poupe. Mais au-delà du spectacle féérique, c’est surtout une question de survie pour l’environnement et une solution écologique pour répondre à la problématique de la pollution des océans.
Photo : Solid Sail
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