Le 6 juin 2019, les célébrations du D-Day sont l’occasion de mettre en lumière la libération tardive de la ville. Les « empochés » de Saint-Nazaire ont trouvé le temps long !
Il aura fallu attendre le 11 mai 1945 pour que Saint-Nazaire soit définitivement libérée. « La poche de Saint-Nazaire » devra attendre neuf mois et souffrir plus longtemps que la France libérée à l’été 44 ce qui fera écrire au général de Gaulle : « A Saint-Nazaire, qui est un exemple et un espoir ».
Etat de siège
Les ports de la côte Atlantique ont souffert des destructions et de l’occupation allemande bien après les autres. En particulier Saint-Nazaire, lieu stratégique dont la base sous-marine fortifiée est un attrait pour les allemands. Le 12 août, avec le concours de la résistance française, les troupes américaines libèrent Nantes mais l’opposition allemande est encore forte en Loire inférieure… 32 000 Allemands se retranchent dans Saint-Nazaire et ses environs, encerclée par les alliés.125 000 civils sont pris au piège dans cette poche fortifiée par 28 000 soldats allemands ; il faudra attendre la capitulation du Reich nazi pour que la reddition intervienne deux jours plus tard, le 11 mai 45.
9 mois de trop
C’est la double peine pour cette ville prise en otage. Les bombardements alliés font rage. Sans électricité, sans charbon, les privations sont insupportables et l’hiver est glacial. Les habitants meurtris, la population affamée malgré les ravitaillements se sent oubliée de tous. L’administration de la Poste distribue son calendrier traditionnel de l’année 45 avec le titre « calendrier de l’ilot de Saint-Nazaire » ! Car la liesse du pays leur parvient mais le temps de leur libération tarde. Des évacuations de civils sont mises en place. Cet état de siège est particulièrement cruel en raison de la cohabitation avec la Wehrmacht. Saint-Nazaire détient le record peu enviable d’être la « der des der »nière ville de France et d’Europe à être libérée. Pour preuve un insigne tricolore que les "empochés" portent au revers de leur veste à partir d’avril 45 !
10 années pour reconstruire la ville
Nécessité absolue de reconstruire la ville détruite à 85 %. Une ville nouvelle se dessine : une zone d’activités portuaires et industrielles à l’Est, une zone pour le développement urbain à l’Ouest. Et une coupure verte autour de la zone sous-marine. Un axe majeur d’un kilomètre traverse la ville du nord au sud. Dans les années 80, on tourne la ville vers le port et la mer. Dans les années 95, la ville port réoriente le centre-ville de la reconstruction vers son port et valorise le quartier portuaire. Dans les années 90, c’est la reconquête de la base sous-marine avec son fleuron « Escal’Atlantic » qui renoue avec la légende transatlantique de la ville.
Photo : Monument de la reddition/ Wikimedia
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