En concevant des navires de commerce équipés de voiles et utilisant des carburants alternatifs aux énergies fossiles, la compagnie maritime Zéphyr&Borée tient le cap de la réduction des émissions de CO2 de 50% d’ici 2050 fixé par l’Organisation Maritime Internationale.
Les 17 grandes entreprises unies par France Supply Chain et l’AUTF (Association des utilisateurs de transport de fret) dans l’Association des chargeurs pour un transport décarboné ont retenu le projet développé par Zéphyr&Borée : construire dix porte-conteneurs équipés de trois paires de voiles. Le défi est de traverser l’Atlantique en 12 jours avec une capacité de 600 containers en utilisant la propulsion vélique à plus de 50% ce qui réduira de moitié l’empreinte de CO2 par rapport au standard du marché.
Décarboner la propulsion des grands navires de commerce
Zéphyr&Borée promeut depuis des années la propulsion vélique. L’idée naît en 2014 à l’Ecole nationale supérieure maritime de Nils Joyeux et Victor Depoers. Aux côtés d'Amaury Bolvin diplômé de l’Edhec, ils nouent un partenariat avec l’architecte naval Marc Van Peteghem (VPLP Design) qui conçoit le gréement et les voiles pour propulser les cargos. Une nouvelle victoire pour la compagnie qui avait déjà décroché en 2019 l’appel d’offre pour transporter le lanceur Ariane 6 vers la Guyane avec le Canopée.
Compenser les surcoûts d’exploitation par une économie de carburant
Le modèle économique de transport décarboné de Zéphyr&Borée repose sur un équilibre raisonné. La construction d’un cargo à voile représente un surcoût de 20% lié au gréement en composite. Il est aussi plus lent qu’un cargo traditionnel. En s’entourant de la société D-Ice-Engenering spécialisée dans la modélisation des forces hydrodynamiques, Zéphyr&Borée sera capable de décrire le comportement du bateau en fonction du vent et d’anticiper ses performances. « Nous sommes capables de comparer les polaires avec les statistiques du vent sur ces vingt dernières années. Nous simulons pour cela les trajets du bateau en fonction d’un historique des conditions de vent ces vingt dernières années », explique Nils Joyeux. La majoration du temps de traversée sera compensée par des économies substantielles de carburant. Un atout majeur pour l’environnement et une bonne nouvelle en temps de crise énergétique.
En s’entourant des bons partenaires, la société Zéphyr&Borée a su donner des ailes à un nouveau modèle qui devrait révolutionner le transport maritime. Après signature du contrat, il reste à sélectionner le chantier naval et lancer la construction des dix porte-conteneurs d’ici début 2025.
c) Alex Stemmer
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