La Maison des Renoir est ouverte au public depuis 2017. Elle a obtenu le label Maison des Illustres du Ministère de la Culture. Dans son village niché au coeur de la Champagne, la Maison Renoir révèle un homme derrière l'artiste.
Une affaire de famille
Auguste Renoir épouse Essoyes en même temps qu'Aline, sa femme, qui y est née. Lorsqu'elle le rencontre à 21 ans et devient son modèle, il est de 18 ans son aîné. Elle parvient à le faire venir pour la première fois en 1888. Au début réticent, il est vite gagné par le charme de la région, l'authenticité des gens du cru et la gentillesse des vignerons. Le village est entouré d'un océan de vignes que forme la Côte des Bar. Et puis, les modèles sont meilleur marché qu'à Paris ! En 1896, elle le persuade d'acquérir un pied-à-terre pour y passer les vacances, et plus si affinités. Du côté des Renoir, l'été file en pente douce et cette maison de villégiature est un havre de paix et de création.
La maison des jours heureux
Sur les bords de l'Ource, affluent de la Seine traversant la bourgade, il a peint “Les Laveuses”. Le marché, les paysages, une église sont des motifs d'inspiration renouvelés et la lumière douce inonde ses toiles. Pour leurs trois fils en pension, c'est la pêche, la lumière, le soleil… la douceur familiale loin de la frénésie de la ville. La vie est joyeuse, heureuse et chaque été, la famille, les modèles, les amis se retrouvent. Aristide Maillol, Henri Matisse ou Georges Durand Ruel sont des intimes. Les modèles Gabrielle et Renée sont aussi les nourrices des enfants. On pense au paradis que fut Giverny pour Claude Monet.
Une reconstitution minutieuse
Seuls le lit du maître, une baignoire et un buffet sont d'origine. La décoratrice de cinéma Catherine Jarrier (Séraphine, Frantz) épaulée par les lumières d'Anne Distel, spécialiste de l'impressionnisme, éclaire le quotidien du Maître. Les motifs de tapisseries sont créés à partir de fragments d'anciens papiers peints et de photos. Le mobilier laissé par son arrière petite-fille et des lettres complètent une évocation fidèle et minutieuse. On visite la cuisine, le grand salon, les chambres sur la pointe des pieds tant on a l'impression qu'ils sont juste sortis faire une promenade. La maison bruisse encore joliment de chants d'oiseaux et d'éclats de rire et de porcelaine.
Le sentier qui mène à l'atelier au fond du jardin...
C'est là où tout commence (la visite se fait par l'arrière de la maison) et tout finit. En 1905, Renoir fait construire un atelier au fond du jardin où il réalisera aussi ses sculptures. Il ne voulait pas déranger les jeux des enfants ! Un rez-de-chaussée sombre où son fauteuil roulant surplombe une citation : « Et bien j’aime mieux peindre que marcher ». Enfin, il se faisait porter pour rejoindre l'étage inondé de lumière. Le ciel, le soleil, les couleurs pour l’éternité.
Toute la famille est inhumée dans le cimetière du village, en hommage à Essoyes où les Renoir furent heureux.
Pratique :
Jusqu'au 4 novembre inclus, la Maison Renoir est ouverte tous les jours de 10h00-12h30 et 13h30-18 h. Du 6 au 30 novembre : les samedis et dimanches de 10h00-12h30 et 13h30-18h. Fermé en décembre.
A lire : Pierre-auguste Renoir, mon père par Jean Renoir (Folio)
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